Mieux vivre les traitements du cancer avec l’exercice

Selon votre parcours thérapeutique, il est possible de mieux vivre les traitements du cancer avec l’exercice. Chaque type de traitement a des effets secondaires qui lui sont propre. Et l’activité physique aura un impact différent que ce soit sur la chimiothérapie, la radiothérapie, la chirurgie ou l’hormonothérapie.

L’activité physique et la chimiothérapie

Étant donné que la chimiothérapie agit via le sang, le traitement ne sera pas spécifique à la tumeur.  Les produits envoyés dans le sang, ou ingérés par la bouche, vont être transportés partout dans le corps. Il y a une forte probabilité qu’ils attaquent également des organes qui sont en santé tel que : la peau, les ongles, les cheveux, le système digestif, le cerveau, etc…

Les effets secondaires de la chimiothérapie

Le plus connu des effets secondaires de la chimiothérapie est la perte de cheveux. Mais souvent, on observe également une moins bonne fonction cardiaque chez les patients. Le cœur devient moins efficace à pomper le sang car il est affaibli par les produits chimiques en circulation. Ce qui résulte d’un essoufflement plus important au moindre effort. Puisque le cœur est moins fort, il a plus de difficulté à pomper le sang vers les poumons et le reste du corps. La circulation étant plus lente, cela fait en sorte que le patient doit respirer plus rapidement pour s’oxygéner.

Un autre effet secondaire de la chimiothérapie est la neuropathie périphérique. C’est lorsque les nerfs, plus particulièrement aux extrémités, deviennent moins sensibles ou trop sensibles. La personne peut ressentir de la douleur, des picotements ou une perte de sensibilité. Cela affecte l’équilibre, la capacité à faire des tâches précises avec les doigts et tenir des objets au quotidien.

La chimiothérapie peut aussi avoir des effets au niveau cognitif et psychologique tel que:

  • La perte de concentration,
  • La perte de mémoire,
  • La déprime,
  • la fatigue,
  • l’anxiété
  • la perte d’estime de soi en lien avec les effets visibles des traitements.

Pratiquer de l’activité physique régulièrement aidera à diminuer le risque de développer ces effets secondaires et mieux les gérer. Comme mentionné dans l’article précédent, l’exercice physique permet d’irriguer davantage les organes utilisés à l’effort, que ce soient les muscles ou les nerfs. Ils seront ainsi mieux approvisionnés en sang et par le fait même en nutriments pour les garder en santé. Les études démontrent également que l’un des impacts les plus importants de l’activité physique pendant les traitements contre le cancer est la diminution de la fatigue liée aux traitements.

L’activité physique et la radiothérapie

La radiothérapie est un traitement ciblé au site de la tumeur, qui consiste à envoyer des rayons vers celle-ci afin d’aider à réduire sa taille, voir l’éliminer. Parmi les effets secondaires de la radiothérapie, on compte:

  • Brûlure de la peau (comme un coup de soleil)
  • Raideur de la peau
  • Fatigue générale
  • Douleurs articulaires (dû à la position prise durant le traitement)

Tout comme avec la chimiothérapie et la chirurgie, le corps doit subir les traitements et combattre la maladie. Bien que la radiothérapie ait moins d’impacts sur le reste du corps, il n’en demeure pas moins que le traitement demande un effort supplémentaire au corps, et que de la fatigue s’en suivra. Être en meilleure forme physique, autant au niveau cardiovasculaire que musculaire, avant et pendant les traitements, aidera à mieux récupérer des séances de radiothérapie.

De plus, des exercices thérapeutiques de mobilité et d’étirement permettront également de réduire l’impact du traitement sur votre capacité à bouger et réaliser vos tâches quotidiennes. Ces exercices sont effectués à faible intensités et ciblés en fonction des régions affectées par la radiothérapie.

L’activité physique et la chirurgie

Le lymphœdème est un effet secondaire que l’on peut observer dans le cas d’une chirurgie où des ganglions lymphatiques seraient retirés. Cette chirurgie s’avère nécessaire lorsque les ganglions lymphatiques sont porteurs de cellules cancéreuses, à titre préventif, ou encore pour déterminer la présence du cancer.

Les ganglions servent à filtrer la lymphe, un système circulatoire extérieur au système sanguin. La lymphe transporte les cellules trop grosses pour passer par les vaisseaux sanguins, comme les globules blancs. Si on retire des ganglions, on réduit la capacité de filtration et une accumulation de fluides peut s’en suivre. Ce qu’on appelle le lymphœdème. Cette problématique peut survenir autant au niveau des bras que des jambes. Développer un lymphœdème peut amener des douleurs au membre affecté, une réduction de la mobilité ainsi que des problèmes de peau dans certains cas. Il n’existe, à ce jour, aucune cure pour le lymphœdème, mais il est possible de gérer cette problématique à l’aide de thérapie manuelle.

Pour traiter le lymphœdème, il faut faire bouger le fluide pour éviter l’accumulation dans le membre affecté. Les contractions musculaires ont un effet de pompe sur les systèmes circulatoires. Elles aident à améliorer la circulation du sang et de la lymphe.  La pratique d’activité physique régulière figure parmi les facteurs les plus importants de prévention et de gestion du lymphœdème. De plus, les recherches démontrent que l’exercice n’est aucunement un risque pour développer ou empirer un lymphœdème.

Finalement, avoir une bonne condition physique aidera à mieux récupérer à la suite d’une chirurgie.

L’activité physique et l’hormonothérapie

L’hormonothérapie vise à contrôler la circulation d’hormones dans le sang afin d’éviter les risques de récidive du cancer. La baisse de ces hormones dans la circulation, comme l’œstrogène et la progestérone, peut avoir un impact négatif sur les os et les muscles. Il est fréquent que les patients traités par l’hormonothérapie développent des douleurs articulaires, tout comme les femmes ménopausées et les hommes en andropause.

L’activité physique pratiquée quotidiennement aidera à la gestion de ces douleurs. Celles-ci étant plus présente le matin au réveil, il sera bénéfique d’établir une routine matinale composée d’exercices spécifiques de renforcement et de mobilité afin de réduire les douleurs. Cela aidera à lubrifier les articulations, délier les muscles et mieux fonctionner durant la journée.

Parmi les activités à privilégier, citons la marche, le vélo et la natation dont la pratique régulière aide au maintien des articulations en santé. Ce sont des activités à faible impact sur le squelette qui peuvent être pratiquées à faible intensité et procure des bienfaits dans la gestion des douleurs. Il faut toutefois être vigilent et éviter de les pratiquer en cas d’augmentation de la douleur, ce qui n’aidera en aucun cas la situation.

Quels sont les meilleurs exercices après les traitements contre le cancer?

Il n’existe pas de recette magique qui fonctionne pour tous, d’où l’importance d’avoir un suivi personnalisé en kinésiologie. En revanche, il est établi que pour profiter au maximum des bénéfices de l’activité physique, il faut inclure plusieurs méthodes d’entraînement dans votre routine.

  • Les exercices cardiovasculaires auront des effets positifs sur la fatigue, le moral et l’anxiété.
  • La musculation permettra de maintenir un meilleur niveau d’autonomie ainsi que d’estime de soi.
  • Les exercices d’équilibre diminueront les risques de chutes et de blessures.
  • Les étirements aideront dans la gestion des douleurs ainsi qu’au maintien d’une bonne mobilité articulaire.
  • L’exercice physique permet d’améliorer l’estime de soi, diminuer l’anxiété et la déprime.

Je mentirais en disant que l’activité physique régulière évites tous les effets secondaires. Cependant, je peux vous promettre qu’en étant sédentaire durant les traitements, les effets secondaires seront plus nombreux et plus intenses.

Ne manquez pas ma vidéo « Conseil du kinésiologue » sur Facebook le 23 novembre prochain, où je vous montrerai des exercices de réadaptation pouvant être faits à la suite d’une mastectomie. J’y explique également les 3 phases à respecter suivant la chirurgie.

Caroline Venne

D.E.S.S en kinésiologie clinique