Entraînement difficile: c’est une question d’adaptation

L’entraînement difficile est normal, c’est une question d’adaptation. Cette semaine j’ai entendu un sujet récurrent auprès de mes clients : ils se trouvent « poches » puisqu’ils peinent à l’entraînement! Surprise de leur commentaire, (de mon point de vue je constate leur amélioration) je leur demande pourquoi ils pensent ainsi et leur réponse est souvent :

  • « J’ai encore trop de difficulté à faire mes exercices »,
  • « J’ai l’impression de ne pas progresser ».

Ce à quoi je réponds : « Bon, si tes entraînements étaient faciles, je ne ferais pas bien ma job! 😉 » S’entraîner c’est dur, c’est exigeant, c’est un dépassement de soi. Quand c’est bien fait, ça donne des résultats incroyables et ça n’arrive pas du jour au lendemain! S’entraîner, ce n’est pas comme tricoter, il faut sortir son corps de sa zone de confort. Autrement, on fait du surplace, il n’y a pas d’adaptation donc pas de résultats.

Progression à l’entraînement

L’adaptation c’est ça qui amène les résultats. Comment ça marche? Tout d’abord, suite à une évaluation de votre condition physique, j’aurai un portrait de ce que votre corps est capable de faire, de vos forces et vos faiblesses. Je choisirai une méthode d’entraînement qui correspondra à vos objectifs et ensuite je choisirai soigneusement les exercices qui feront partie de votre programme. Je veux des exercices qui seront difficiles mais faisables. Puis, lors des premières séances, votre corps fera d’abord une adaptation neurologique.

Qu’est-ce que c’est que l’adaptation neurologique?!

Votre cerveau doit envoyer un « message » via les nerfs à vos muscles afin que ceux-ci se contractent et effectuent le mouvement. Au début, le cerveau n’est pas très efficace dans l’envoie de son message. À force de répéter le mouvement, il trouvera un moyen plus efficace pour réussir ce qu’on lui demande. Alors, au début du programme, on corrige souvent la technique du mouvement jusqu’à ce que leur système nerveux ait compris comment bien l’exécuter. Une fois que l’adaptation neurologique est faite, on passe à l’adaptation musculaire. On veut recruter les fibres musculaires afin qu’elles se contractent et travaillent vers votre objectif. Ici on tient compte de la méthode d’entraînement. Si je veux travailler l’endurance ou la force ou la vitesse, je vais choisir une méthode en conséquence.

Saviez-vous qu’il existe plus de 150 méthodes d’entraînement!

Au fil du temps, les contractions musculaires effectuées selon une certaine méthode donneront le résultat escompté. Le problème c’est que le corps est une belle machine très efficace à s’adapter! Si on veut continuer de progresser, il faut ajouter de la variation. Que ce soit par l’augmentation des poids, l’augmentation des répétitions, la variation dans les temps de repos, etc… Tous ces facteurs contribueront à le sortir de sa zone de confort. C’est exactement pour ça qu’on fait des programmes sur 12 semaines.

Un programme complet fait sur 4 à 6 semaines ne sera pas exploité à 100% puisque le temps sera trop court pour apprivoiser le mouvement, avoir une adaptation neurologique et ensuite musculaire. Par contre, au-delà de 12 semaines, le corps est confortable, il connaît le mouvement, il sait exactement ce qu’on attend de lui et ne fait plus autant d’effort pour s’adapter, c’est le temps de changer de programme!

En bref, si votre programme est très difficile mais faisable, ce n’est pas que vous êtes « poche » mais que vous vous adaptez! Une autre chose que je remarque c’est la difficulté qu’ont les gens à évaluer leur progrès. Être « poche » c’est aussi relatif à la comparaison qu’on fait de notre performance. J’en reparlerai prochainement!

Véronique Gagné
Kinésiologue

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